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Algérie: Création d'une commission de révision du Code de la famille

Une commission chargée de la révision du Code algérien de la famille, actuellement très défavorable aux femmes, a été créée par le gouvernement, a-t-on appris lundi de source officielle.
L'actuel code, largement inspiré de la charia (loi coranique), adopté en 1984 sous le régime du parti unique du Front de libération nationale (FLN), fait de la femme algérienne "une mineure à vie," contrainte de subir "la tutelle d'un mâle," selon des associations de défense des femmes.

La révision, qui devrait atténuer la rigueur de certains articles, est rejetée par la plupart de ces associations qui exigent l'abrogation pure et simple de ce "code de la honte" et demandent l'égalité entre les deux sexes.



En Algérie, la femme ne peut se marier ni accomplir certains actes de la vie courante sans l'aval d'un homme de sa famille: père, frère, oncle, cousin, même moins âgé qu'elle.



Ce code reconnaît également la polygamie et la répudiation. Un homme peut avoir jusqu'à quatre femmes, les répudier et les reprendre à sa guise. Il lui suffit de prononcer à trois reprises la formule "tu es répudiée" pour que sa femme se retrouve à la rue.



La seule "concession" faite aux femmes est que l'homme ne peut se remarier sans le consentement de la première ou des autres épouses. Cette condition n'est cependant pas appliquée, car en cas de refus de l'épouse, elle est simplement répudiée.



"Ce code dit de la famille est, en fait, une sorte de code de bonne conduite de la femme. Il édicte tout ce qu'elle doit ou ne doit pas faire. Il doit être abrogé, car tout cela relève du code civil", estime un juriste.



Plusieurs tentatives de révision de ce code ont déjà échoué en raison notamment du poids de la religion dans la société algérienne et de l'opposition des islamistes et des conservateurs.



La comission qui vient d'être créée devrait rendre ses recommandations dans les mois qui viennent.



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