Développement de l’autonomie et du leadership des femmes pour la democratisation

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RAPPORT DE LA PARTICIPATION DE L’ASSOCIATION FEMMES LEADERSHIP ET DÉVELOPPEMENT DURABLE (AFLED) À LA CINQUANTE NEUVIÈME COMMISSION SUR LA CONDITION DE LA FEMME

Published Date: 
Tuesday, January 12, 2016
Source: 
AFLED

New York,8 au 14 mars 2015

                                                                                                        

I. RAPPEL DU CONTEXTE

La Commission de la condition de la femme (CSW) des Nations-Unies s'est réunie du 9 au 20 mars 2015, pour examiner les progrès réalisés dans l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, 20 ans après son adoption, lors de la Quatrième conférence mondiale sur les femmes de 1995. L’examen (Beijing+20) reflètera également les conclusions de la 23ème session extraordinaire de l’Assemblée générale, la première évaluation quinquennale menée depuis l’adoption de la Plateforme d’action, qui a mis en relief de nouvelles actions et initiatives.

L’Association Femmes leadership et développement durable (AFLED), en la personne de sa présidente, a pris part à cette 59ème session de la Commission sur la condition de la Femme (CSW59) pour contribuer à mettre en avant les défis actuels affectant la mise en œuvre du Programme d’action, ainsi que les opportunités en de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, dans le programme de développement post-2015.

Onu Femmes a lancé une campagne « Engagez-vous » pour les 12 axes critiques de Beijing + 20, ces points seront contextualisés dans le cas du Mali, plus loin dans ce rapport :

II. DEROULEMENT ET SYNTHESE DE QUELQUES PANELS

Durant son séjour à New York, Mariam Diallo Dramé, la Présidente de l’AFLED a d’abord accordé une interview en duplex à la chaîne de télévision France 24, depuis les studios AP. L’interview de quatre minutes a été diffusée en direct, en français et en anglais.

Ensuite, la Présidente de l’AFLED s’est rendue à la marche organisée par ONU Femmes pour commémorer les 20 ans de Beijing et célébrer la promotion des droits des femmes.

La marche était repartie en 12 groupes, représentant les 12 axes critiques relatifs aux droits de la femme. La Présidente a tenu à marcher derrière la banderole portant sur les violences faites aux femmes.

A.     Panel sur la place des femmes dans les décisions environnementales : « The Environment and the Gender Index (EGI) Measuring Towards an Equal Future ».

Pour une meilleure prise en compte du genre dans les politiques environnementales,  il faut:

·         Une grande volonté politique

·         Des politiques de gestion des énergies

·         Prendre le genre en compte dans le secteur de transport

·         Investir aussi dans les enquêtes pour avoir des chiffres à jour

B.      L’Organisation mondiale de la santé a organisé un panel sur « Prévenir et répondre aux violences faites aux femmes » .

 L’OMS conseille aux États d’intégrer les problématiques de violences faites aux femmes dans le secteur de la santé afin que les services répondent mieux aux besoins des victimes.

 Les États doivent allouer plus de ressources pour soutenir et soigner les femmes victimes de violence et renforcer les lois nationales

Durant ce panel, la Présidente de l’AFLED a posé une question portant sur les justifications culturelles et religieuses qui encouragent la violence.

La réponse a été de s’inspirer de l’initiative « SASA » qui consiste à travailler avec les hommes et les leaders religieux et traditionnels.

C. Un autre panel important était les femmes et le leadership politique.

Les femmes en politique sont victimes de plusieurs stéréotypes et subissent différentes formes de violence. Alors que l’on a de meilleures politiques, lorsque tout le monde y contribue et cela est un droit.

D. La France a tenu un panel sur le changement climatique et le genre, en prélude à la conférence de Paris sur le climat prévue en décembre prochain.

La prochaine conférence intégrera pleinement les femmes ; le Ministre des Affaires étrangères français en a donné l’assurance, dans son discours du 8 mars. Le genre doit être pris en compte de la conception à la mise en œuvre des politiques liées aux changements climatiques. Il faut en outre dé-marginaliser les femmes rurales.

Mary Robinson (l’ancienne présidente d’Irlande) a parlé de « double injustice », en ce qui concerne la participation des femmes dans le changement climatique. Il faut reconnaitre que le changement climatique touche différemment les femmes et les hommes.

La Présidente de l’AFLED a posé une question à ce panel à savoir : qu’en est-il des pays qui ne parviennent pas à comprendre l’équité de genre ou tout simplement le genre, comment leur demander de tenir compte du genre dans les politiques liées au changement climatique, si elles existent ?

Mme Boistard a répondu qu’aucun pays ne sera lésé ; tout sera fait pour que les pays avancent ensemble, en leur exigeant de faire les efforts nécessaires.

E. Le Réseau francophone pour l’égalité hommes-femmes a organisé un panel sur le leadership et l’autonomisation des femmes dans l’espace francophone

Ce panel a mis en lumière l’importance de travailler avec les collectivités territoriales, en mettant notamment en place une personne ressource genre, à tous les niveaux, ainsi que des quotas.

Une autre mesure serait d’allouer plus de ressources aux collectivités pour améliorer la promotion du genre.

F. France : Au nom de Dieu, les femmes combattent l’extrémisme religieux. Le rôle de la CEDEF.

Ce panel a discuté du fondamentalisme religieux et l’importance de la Convention sur l’élimination des discriminations à l’endroit des femmes (CEDEF). Pascale Boistard, la Ministre française, a soutenu que « le terrorisme empêche le développement et le progrès des femmes ». Pendant longtemps, les forces internationales ont mis l’accent sur la réponse militaire, alors que le phénomène a évolué.

L’égalité est un facteur de transformation d’une société, il faut renforcer la CEDEF dans le monde.

Quant à l’extrémisme, il représente un danger pour la paix et favorise la soumission des femmes. Le corps des femmes est devenu un enjeu politique.

III. RECOMMANDATIONS

À la lumière de ce qui précède et de tous les enseignements tirés lors de cette rencontre, les recommandations suivantes s’imposent pour faire avancer la cause des femmes au Mali :

Concernant les 12 axes prioritaires qui ressortent de Beijing+20 :

Le Mali doit travailler prioritairement sur les axes suivants qui sont très critiques :

L’axe 4 sur les violences : trop de femmes subissent des violences domestiques qui ne sont pas dénoncées. La violence empêche la femme de s’épanouir, dans quelque domaine qu’il soit.

L’axe 2 : tant que les femmes ne seront pas formées elles ne prendront pas conscience de leur potentiel et de leurs droits de citoyens et d’êtres humains. la richesse, innover et entreprendre. Au Mali, aujourd’hui, les femmes restent en marge de l’éducation et de la formation.

L’axe 1 : découle de celui qui précède; la pauvreté qui au Mali a un visage jeune et féminin selon les données de la Banque mondiale.

L’axe 3 : la santé des femmes demeure critique ; les services de santé sont désuets et ne sont pas adaptés pour prendre en charge des femmes qui subissent les violences.

L’axe 7 : les femmes sont sous-représentées dans la vie politique et publique. Il faut que la loi sur le quota soit votée.

L’axe 11 : Les femmes sont les premières victimes du changement climatique. Notre pays ne s’intéresse pas à ces questions et pense encore moins à ,y intégrer les femmes.

L’axe 12 la jeune fille souffre doublement au Mali du fait de son appartenance de sexe et de son âge. Notre société impose une lourde charge de travaux à la jeune fille, qui quitte l’école pour se marier de façon précoce. Elle subit les mutilations génitales, la fistule, la violence conjugale. La fillette et la jeune femme maliennes font l’expérience, au quotidien, de tous les axes critiques de Beijing + 20.

Le Mali doit réagir de manière coordonnée, pour rattraper son retard et favoriser l’épanouissement des femmes pour un développement harmonieux de notre société.

IV. CONCLUSIONS

La participation de l’AFLED a été un véritable succè., La présidente a pris la parole dans tous les panels et partagé l’expérience du Mali. Par contre, le Mali pourrait améliorer sa participation au plus haut niveau, s’il y avait une meilleure coordination.

 

De façon générale, la femme malienne vit les mêmes défis que les autres pays, le Mali ne respecte ni ses engagements, ni ses lois. Dans ce contexte de fondamentalisme et de terrorisme, le pire est à craindre pour les femmes maliennes, si les plus hautes autorités n’en prennent conscience et si les femmes leaders ne prennent pas leurs responsabilités!

Issue: 
Peace and Security
Political and Public Participation
Culturally Justified Violence Against Women
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