Développement de l’autonomie et du leadership des femmes pour la democratisation
Notre époque est marquée par la montée des extrême-droites religieuses – non pas parce qu’on assisterait à un revivalisme religieux mais plutôt au fait que des mouvements politiques d’extrême-droite et des gouvernements utilisent la religion pour asseoir leur suprématie politique. C’est une conséquence directe du néo-conservatisme et du néo-libéralisme ainsi que des politiques sociales de communautarisme et de relativisme culturel. L’universalisme, la laïcité et les droits liés à la citoyenneté sont abandonnés et ce sont la ségrégation des sociétés en ‘communautés’ basées sur l’ethnicité, la religion et la culture qui deviennent la norme.
L’État islamique (ex ISIS), le régime saoudien, la droite hindouiste (RSS) en Inde, la droite chrétienne aux États-Unis et en Europe, Bodu Bala Sena au Sri Lanka, les Haredim en Israël, AQMI et MUJAO au Mali, Boko Haram au Nigeria, les Taliban en Afghanistan et au Pakistan, La république Islamique d’Iran et le Front Islamique du Salut en Algérie fournissent quelques exemples de cet état de choses.
Depuis plusieurs décennies déjà, les peuples au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie du Sud et dans la diaspora ont été les premières victimes, mais sont aussi en première ligne pour résister à la droite religieuse (que ce soit sous la forme d’États théocratiques, d’organisations et de mouvements), et pour défendre la laïcité et les droits universels, souvent en mettant leur vies en jeu.
Nous appelons largement à nous rejoindre pour établir un front commun international contre la droite religieuse et pour la laïcité.
Nous exigeons:
1.La séparation complète de la religion et de l’État. La laïcité est un droit fondamental.
2. La séparation de la religion des politiques publiques, y compris du système d’éducation, des soins de santé et de la recherche scientifique.
3. L’abolition des lois religieuses concernant la famille, les codes civil et criminel. La fin des discriminations et de la persécution envers les LGBT, les minorités religieuses, les femmes, les libre-penseurs, les ex-musulmans et autres.
4. La liberté de religion et d’athéisme et la liberté de critiquer les religions. Les croyances sont une affaire privée.
5. L’égalité entre les femmes et les hommes et les droits liés à la citoyenneté pour tous.
Signatories /Signataires
Ce manifeste a été traduit de l’anglais par Marieme Helie Lucas, sociologue algérienne et fondatrice de WLUML. Il a été originellement publié sur Secularism is a Women’s Issue.